Savoir-faire : pour moi, ce sera le mot magique en 2017. Car il s’agit pour chacun de nous de mettre chaque jour en pratique un ensemble de connaissances, d’expériences et de techniques acquises et accumulées tout au long d’une vie. Le savoir-faire, souligne le chef Alain Ducasse, c’est de la maîtrise, de l’adresse sur un sujet donné, sur une pratique donnée.
Si bien que sa devise reste «savoir faire, faire faire, faire savoir». Autrement dit : l’idéal est de faire profiter une communauté de son savoir-faire, en le cultivant.
Ce préambule m’amène directement à exprimer mes souhaits et à ma vision 2017 pour nos Marchés. Des vœux qui s’adressent aux clients, aux producteurs et transformateurs, à l’organisation elle-même.
Nos marchés publics sont des vitrines de notre savoir-faire à tous. Tout ce qu’il y a de meilleur à mettre dans une assiette y est disponible, il suffit d’avoir assez de curiosité pour découvrir ces trésors. C’est ce que nous souhaitons au plus grand nombre de gens possible.
Mes vœux seront donc que nous partagions encore longtemps ensemble le désir «d’apprendre», de ne jamais cesser d’apprendre, de découvrir, de remarquer, de questionner. Amener nos collègues producteurs qui savent faire, à le faire savoir. Réfléchir à cette notion du savoir-faire, garder la volonté de se perfectionner comme objectif.
Quand j’écoute les producteurs expliquer leur métier, et c’est une chose qu’ils ont en commun, tous, quelque soit leur spécialité, c’est l’immense respect, la déférence devrais-je dire, qu’ils portent à la terre. Ils ont appris au jour le jour son immense richesse, un potentiel qui peut être inépuisable, a condition qu’elle soit bien traitée. De là, leur savoir-faire, qui commence avec l’attention, la patience et beaucoup d’amour.
Que ce soit pour nourrir les bêtes sans relâche ou faire pousser des petits fruits ou des légumes, il faut savoir s’y prendre, apprendre et se reprendre, dirons-nous. Au quotidien, ça peut ressembler à un combat, à un affrontement entre une nature stoïque et indifférente et un survivant. Mais c’est en réalité une rencontre, un apprivoisement, un rapprochement.
Ultimement, ceux qui parlent de leur métier dans l’agroalimentaire utilisent souvent les mêmes mots pour décrire l’attention qu’ils doivent porter à ce qu’ils font, que ce soit de l’élevage, de la culture ou de la transformation. Derrière la réalité qu’ils décrivent, il y a la tendresse d’un père pour ses enfants, d’un amoureux pour sa belle, d’un jeune pour l’héritage d’un aïeul. Ainsi survivent des connaissances ancestrales, le meilleur des terreaux pour mieux préparer l’avenir. Et si ce n’est jamais une question d’âge, plutôt une affaire d’expérience, de connaissances acquises, qu’on soit jeune ou vieux, c’est toujours une question de respect.
Les gens de la terre sont mes héros, parce qu’ils produisent de la vie et tout ce qui est nécessaire à la vie. Et si j’ai du respect pour ceux qui défendent notre sécurité, j’ai de l’admiration pour ceux qui assurent notre subsistance.
Que l’année 2017 nous permette d’apprendre à mieux reconnaître notre savoir-faire.
Que l’année 2017 soit pour les producteurs et transformateurs la découverte de nouvelles façons de faire, afin d’être en constante évolution.
Que l’année 2017 soit pour tous nos clients l’occasion de mieux regarder notre monde, d’aimer davantage la nature, le travail de la terre, de respecter plus que jamais celles et ceux qui les nourrissent.
Que l’année 2017 en soit une d’éducation du goût, de l’innovation, de préservation des territoires et de joie pour ceux qui y travaillent.
Que l’année 2017 soit pour notre organisation pleine d’une même passion partagée pour l’excellence, l’inventivité, la complicité des personnes et des cœurs, pour que notre joie d’être ensemble demeure dans nos marchés.
Bonne année !
Diane Séguin