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Vermont
Poulets au paturage

Encore une fois de retour du Vermont, où nous avons exploré plus en profondeur le fameux «Northeast Kingdom», j’ai constaté de nouveau à quel point l’agriculture locale est mise à l’avant-plan là-bas. Sans donner l’impression qu’il s’agisse principalement d’un habile marketing sans fondement véritable. Par exemple : il est permis là-bas d’abattre à la ferme jusqu’à 1 000 poulets annuellement et de classer soi-même les œufs d’un élevage comptant jusqu’à 3 000 poules. Le lait cru de la vache, intact, peut aussi être vendu à la ferme et dans les marchés publics. C’est loin d’être le cas ici au Québec ! Mais le réclamons-nous assez fort pour que ce rêve devienne un jour réalité?
Au City Market de Burlington, à moins de 70 kilomètres des frontières québécoises, j’ai constaté de visu que l’étalage d’œufs est approvisionné par une douzaine de petits producteurs vermontois. Un tableau placé à côté des œufs nous révélait ainsi que les trois quarts des producteurs avaient choisi d’élever leurs poules au pâturage, et que leurs troupeaux comptaient entre 200 et 3 000 poules pondeuses seulement. Au Québec, les élevages moyens sont de 36 000 poules confinées au poulailler à l’année longue.
Vermont
Provenance des œufs des fermes du Vermont

L’intérêt grandissant des Québécoises et Québécois pour notre agriculture locale n’est plus seulement qu’une tendance, il s’agit d’un véritable engouement. Mais alors qu’au Québec il s’agit encore d’une agréable surprise lorsqu’on rencontre un aliment local au détour d’un menu, au Vermont on s’y attend tout naturellement.
Plus qu’un souci écologique ou patriotique, il s’agit d’un appétit véritable pour les denrées alimentaires produites à petite échelle par des petits agriculteurs indépendants soucieux de qualité et de bon gout. Et ces producteurs qui foisonnent dans les campagnes du Vermont peuvent compter sur des cuisiniers amoureux de leurs produits pour les bichonner et les servir sur un plateau d’argent. Du plus petit boui-boui jusqu’à la carte la plus élaborée en ville, les cuisiniers optent pour des aliments made in Vermont !
Ici, il me semble que les Québécois doivent souvent se tourner vers quelques rares tables gastronomiques ou quelques épiceries fines pour voir apparaître en quantité appréciable les noms de nos petits producteurs locaux. Pourquoi pas des confitures et des œufs locaux ou du pain de nos multiples boulangeries artisanales pour accompagner les petits déjeuners du restaurant du coin ? Pourquoi pas des viandes locales dans ces casse-croute qui abondent en région ? Pourquoi donc est-il si difficile d’être aussi inconditionnels des aliments d’ici que nous le sommes déjà de nos mille-et-une bières de micro-brasseries ? Où sont nos micro-abattoirs, micro-laiteries et micro-poulaillers ? Peut-être faudrait-il s’intéresser à la question et découvrir ce qui freine véritablement l’invasion des nos aliments québécois dans nos restaurants, petits et grands. Il faudrait commencer à encourager tous nos restaurateurs à nous donner le choix entre des ingrédients bon marché, dont ils ignorent trop souvent la provenance, et des ingrédients frais, produits localement et achetés à juste prix. Car en s’intéressant à ce que l’on mange, on en saisit mieux la valeur réelle. Est-il véritablement sage de vouloir payer le moins cher possible lorsqu’on choisit sa nourriture ? Devrions-nous chercher à acheter l’aliment le moins dispendieux ou préférer plutôt celui qui est le meilleur pour notre santé et celle de nos régions ?
Il est plus que temps de se poser sérieusement la question.
Signé par notre Invité : Dominic Lamontagne* de retour du Vermont
* Dominic Lamontagne est auteur du livre La Ferme impossible (voir le site www.enpleinegueule.com pour plus d’information)

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