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Ça arrive toujours durant la Semaine des Marchés Publics, cette question des journalistes. Est-ce que c’est plus cher dans les marchés ? Généralement, on n’a que 30 secondes pour répondre à cette question qui mériterait une explication plus nuancée. Revenons ici sur le sujet. D’entrée de jeu, je ferais une différence entre les marchés urbains et les marchés en régions. Puis, entre les gros producteurs et les petits artisans. Pour les marchés urbains et les gros producteurs, il est clair qu’ils disposent d’une plus grande force de ventes par la quantité de leurs produits et le potentiel de clientèle ( À Montréal, par exemple, un arrondissement compte autour de 50 000 clients potentiels). Les gros producteurs ont aussi des réseaux bien organisés : les fruiteries locales, les kiosques à la ferme, l’auto-cueillette, la ventes aux grandes surfaces, la ventes hors Québec, etc. Je suppose donc que les produits de ces grandes fermes sont assez concurrentiels au niveau des prix.

Marché d'été de Val-David
Marché d’été de Val-David

Il y a produits…et produits
Nous savons qu’un producteur local, ici, ne peut concurrencer les prix pratiqués dans les grandes surfaces et chez les producteurs à gros volume. Sans parler du système de «dumping» des produits venant de l’étranger, soutenu bien souvent par l’exploitation de la main d’œuvre pratiqué dans plusieurs pays qui fournissent certains réseaux de distribution au Québec. En réalité, ce dont il est question ici, pour le consommateur québécois, c’est de faire un choix, celui de payer le juste prix en connaissance de cause. Or, pour ce qui est de la traçabilité des produits offerts ailleurs que dans les marchés publics, à moins d’appartenir à la CIA, on a peu de chance de savoir d’où ils viennent, quel âge ils ont et dans quelle sorte d’environnement ils ont été élevés !
Le choix régional
Pour un produit régional vendu dans un marché public, c’est bien simple : celui qui le vend est celui qui le fait. Il n’y a pas d’intermédiaire à payer et la production n’a rien à voir avec la monoculture, les pesticides, les agents de conservation et tout ce qu’exige la production de masse ! Ça coute peut être un peu plus cher, et encore pas toujours, mais…c’est plus que du bonbon! De plus, l’argent dépensé dans un marché public reste dans la région, au lieu de s’envoler vers quelque paradis (fiscal) perdu. C’est là que la différence de prix, si on pouvait accéder à une certaine transparence des coûts, serait spectaculaire. Ce qu’on paye souvent moins cher sur le tas coûte finalement beaucoup plus cher indirectement, par des impôts, des taxes et toutes sortes de coûts cachés. Il est certain, quelque soit la manière d’aborder le problème, lorsqu’une tomate vient par avion de Californie, il n’y a aucun doute qu’elle coûte plus cher que celle de François, de Mont-Tremblant, qui la cultive dans son champ.
La différence a beaucoup d’importance
Parlons maintenant du marché des producteurs artisans, petites et moyennes entreprises. Comment ça marche ? Équipes réduites, moyens financiers limités. Mais aussi passion, connaissance et expertise garantis. Les petits producteurs vivent sous le signe de la débrouillardise, de l’innovation, de la créativité. Ils doivent inventer tous les jours des moyens de production efficaces et moins coûteux. Leurs produits sont souvent rares, exclusifs, et de très haute qualité. Pourquoi ? Parce qu’ils doivent se distinguer de la production de masse. Ils se doivent d’entrer dans des créneaux précis, créer une image originale de leur entreprise, se distinguer. Par exemple : un maraîcher choisira de produire sur ses terres de légumes différents, plus rares, plus fins. Pour cet éleveur, ce sera des coupes de base bien faites, un élevage sain, souvent en pâturage, des produits transformés savoureux, transformés et bien cuisinés. Pour chacun, ce sera une production le plus «santé» possible, sans additifs ni produits chimiques. Dans le même ordre d’idée, les transformateurs qui vendent dans les marchés publics doivent développer des produits uniques et de qualité. Des produits faits maison, pour concurrencer la production «internationale» qui envahit nos tablettes. Produits exclusifs souvent, mis en vente seulement dans les Marchés Publics, livrés pratiquement… dans votre cour!
Le prix de la qualité
Mais cette expertise, ce travail, la fraîcheur et la traçabilité, ça a un prix. C’est un question de choix : achat local, contact avec le producteur, accès direct à la ferme et à la façon dont sont cultivés les légumes ou les petits fruits, à la manière dont sont élevés les animaux. Pour tous, il s’agit d’un engagement pour des valeurs environnementales et pour l’avenir.
En fait, tous ces aliments de premier ordre, c’est de l’or véritable, qu’on paie encore à des prix raisonnables. Acheter des petits fruits, en saison, cueillis le matin même ou la veille; de la volaille élevée en pâturage, présentée avec fierté aux clients; des viandes surgelées à l’abattoir qui conservent toutes leurs qualités nutritives, offertes par le producteur lui même; des boulangers qui proposent leurs miches originales ou traditionnelles et leurs viennoiseries à peine sorties des fours; des pâtissiers qui cuisinent des recettes familiales et qui prennent soin de surveiller la quantité de sucre dans leurs desserts; des producteurs de miel et de sirop d’érable qui racontent les aventures de leurs abeilles, la beauté et les difficultés de la production; des fromagers qui créent de nouveaux produits, gagnent des prix pour la qualité et la saveur de leur production et qui sont fiers de nous les expliquer; des vignerons, des cuisiniers, des chefs… la liste des authentiques producteurs dans nos marchés publics est longue. Et contrairement à l’anonymat de la production industrielle, cette production alimentaire a un visage, un nom, une histoire, une origine connue.
Ainsi, vous avez le choix : la qualité, la traçabilité, la fraicheur, pour une durée de conservation plus longue, des produits plus santé. Moins de sucre et moins de sel dans les préparations, des recettes maison originales, issues de la cuisine familiale. Ou vous pouvez préférer la grande production anonyme. Mais…cette dernière, est-ce finalement une vraie économie ?
Que préférez-vous ? L’argent ou la santé?
Diane Seguin

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